Prenez le temps de créer un espace qui est spécial pour les enfants et qui leur donne une certaine appropriation personnelle.
Il y a un débat informel sur la question de savoir si les frères et sœurs de sexe opposé devraient être autorisés ou non à partager une chambre à coucher et, le cas échéant, pendant combien de temps. Il y a autant d’opinions à ce sujet qu’il y a de gens qui les donnent, alors nous avons décidé de faire appel à un expert pour aider à dissiper la confusion.
Nous avons interviewé Emily Kircher-Morris, MA, MEd, PLPC, et une conseillère professionnelle titulaire d’un permis provisoire à St. Louis qui se spécialise dans le travail avec les enfants doués et très performants, pour connaître son opinion sur la controverse ; nous voulions qu’elle mette en lumière un scénario commun pour plusieurs ménages.
Q : À quel âge suggérez-vous de séparer la chambre des garçons et celle des filles ?
R : Il n’y a pas de limite d’âge spécifique qui exige que les enfants de sexe opposé séparent les chambres. Les parents devraient surveiller où se trouvent leurs enfants, leur développement et prendre des décisions à partir de là.
Souvent, une fois à l’école, les enfants commencent à prendre conscience de la nécessité de la modestie et peuvent se sentir mal à l’aise de se changer devant un frère ou une sœur de sexe opposé ; cependant, des adaptations peuvent être faites à cette fin et les enfants peuvent changer dans d’autres domaines ou à des moments différents.
Pourtant, lorsque les enfants atteindront la puberté, il leur sera beaucoup plus difficile de se sentir à l’aise de partager et d’avoir de l’espace, et le besoin d’intimité et d’espace devrait être respecté dans la mesure du possible.
Q : Quels facteurs les parents devraient-ils prendre en compte pour déterminer s’ils doivent séparer les enfants ?
R : Si l’on craint qu’un enfant se comporte de manière sexuellement agressive, il est important qu’il soit séparé. Si l’un des enfants ou les deux ont déjà été victimes de violence sexuelle, ils peuvent avoir de la difficulté à comprendre les limites claires associées à la vie privée.
Si un enfant exprime des inquiétudes au sujet de sa vie privée, les familles tireront profit de la prise au sérieux de ces préoccupations et travailleront ensemble pour trouver une solution appropriée.
Q : Quelles sont les conséquences si les enfants ne sont pas séparés assez tôt ?
R : Certaines familles peuvent voir beaucoup d’avantages à ce que les enfants partagent la chambre à coucher tout au long de leur jeunesse. Les enfants peuvent avoir un lien plus fort entre eux et se sentir à l’aise de partager leurs affaires. Les frères et sœurs peuvent aussi trouver du réconfort à dormir dans la même chambre qu’un frère ou une sœur.
Au début de la puberté, il est important que les enfants disposent d’un espace où ils peuvent se sentir à l’aise avec leur corps. Les préoccupations relatives à l’image corporelle peuvent faire en sorte qu’un enfant se sente mal à l’aise ou incertain de son corps,[et] le fait de partager une chambre peut accroître les sentiments d’inquiétude chez un enfant.
Q : Comment les parents peuvent-ils faire face à la situation s’ils n’ont tout simplement pas assez de place pour les séparer ? (Quelles sont les alternatives ?)
R : Les familles qui partagent des chambres par nécessité peuvent trouver des solutions aux problèmes. Les enfants peuvent avoir leur propre espace pour ranger des vêtements et des jouets dans la chambre à coucher. Offrir un autre espace pour changer de vêtements, comme la salle de bain, ou un horaire pour la chambre à coucher, peut aussi aider les enfants à apprendre les limites qui conviennent à l’intimité entre les sexes.
Q : Comment les parents devraient-ils expliquer la séparation aux enfants réticents qui ont l’habitude d’être dans la même pièce ?
R : En mettant l’accent sur les avantages d’avoir leur propre espace, les parents peuvent encourager les enfants qui ne le veulent pas à accepter le changement dans leurs habitudes de sommeil. En prenant le temps de créer un espace spécial pour les enfants, les parents peuvent aider les enfants à se sentir excités par le changement et à s’approprier le nouvel espace.
Q : Et si le garçon et la fille sont des frères et sœurs par alliance ? Est-ce que cela change les choses (tant pour les frères et sœurs par alliance qui sont proches en âge que pour ceux qui sont très éloignés en âge ?)
R : Il s’agirait surtout d’une préoccupation liée à l’âge auquel les enfants deviennent frères et sœurs par alliance. S’ils étaient réunis à un jeune âge… la situation serait très semblable à celle des frères et sœurs biologiques. Les enfants plus âgés auraient avantage à avoir leur propre espace.
Q : Que se passe-t-il si les frères et sœurs par alliance ne se voient que quelques fois par an ? Cela change-t-il les choses ?
R : Encore une fois, cela serait pertinent selon l’âge des frères et sœurs par alliance et le moment où ils sont devenus frères et sœurs par alliance. Une fois qu’un enfant comprend qu’il a besoin de modestie et d’intimité, il peut être difficile de s’attendre à ce qu’il partage l’espace. Cependant, s’il n’y en avait que quelques fois par année pendant de courtes périodes de temps, cela aurait probablement moins d’impact sur les enfants qu’un partage de l’espace à long terme. Si les enfants sont très éloignés l’un de l’autre, soit qu’ils approchent de la puberté, soit que l’un d’eux exprime plus le besoin d’intimité que l’autre, ils devraient avoir un espace séparé.